Parcourons le monde ensemble
L'Ananas Migrateur en
Namibie
entre amis
Avec en vedettes:
Marion et Simon, couple originaire de la Réunion, tous deux professeurs au lycée français du Cap comme moi. Nous sommes d'ailleurs arrivés là même année et nous sommes rapidement liés d'amitié
Flo, ami originaire de la Côte d'Azur et qui, sans y réfléchir à deux fois, a sauté sur l'occasion de découvrir la Namibie avec nous lorsque je lui ai parlé de notre projet.
Moi-même qui vit au Cap depuis 2016 et suis ultra ravie à l'idée de partir sur les routes de Namibie avec des personnes que j'adore.
Namibie
Cape Town
Jour 1: En route!
Départ du Cap pour aller chercher le 4x4 à Atlantis avant d'aller récupérer Flo à l'aéroport.
Jacques, le propriétaire, nous accueille et nous amène dans son bureau pour signer les papiers. Au sol, des peaux d'animaux dont une de zèbre sur laquelle je marche sans y prêter attention. Et pour compléter la déco typique "afrikaans", des coussins en peau de zèbre sur lesquels se trouve toujours la crinière de la pauvre bête.
Nous retrouvons Flo à l'aéroport qui est bien bronzé et peu chargé. Puis c'est parti, on prend la Namibia Road! Stop à Malmesbury, à l'extérieur du Cap, pour manger et faire les courses pour acheter tout ce qui est fruits et légumes.
Chargés à fond. On redémarre pour 6h de route direction la frontière namibienne que l'on ne peut pas traverser car on arrive de nuit. Mais nous avions prévu de nous arrêter dans le camping qui borde la frontière.
Déjà un premier coucher de soleil splendide
Installation rapide et préparation de notre premier repas en 4x4. Pendant l'installation, les propriétaires des lieux et quelques clients ont l'air de nous regarder et rigoler de nous. Tous Afrikaans, bien imbibés, l'un d'eux essaye d'ailleurs de s'adresser à nous en anglais mais n'arrive pas à aligner deux mots. À la fin de notre repas, Marius - l'Afrikaaner qui avait du mal à parler anglais - vient nous voir avec des shots. Il tente tant bien que mal de nous expliquer ce que c'est: de la liqueur de figues maison. Délicieux!
Il continue la conversation et à plusieurs reprises nous l’aidons à trouver ses mots... Marius est en fait bègue. En plus d'être alcoolisé. Mais très gentil. Nous terminons la soirée en regardant la fin du match Russie - Croatie*. Score 1 partout et victoire des croates aux tirs au but.
Première nuit dans la tente, Plutôt confortable et il fait relativement bon.
*Coupe du Monde 2018
Jour 2: entrée en Namibie
Nous sommes réveillés par le chant du coq... grrrr. On ne traine pas: petit dej, douche et on remballe. On passe la frontière sans trop de problème. Il y a plus de gens dans le sens inverse.
C'est parti, sur les routes de Namibie. C'est moi qui conduit. Les paysages sont surprenants et changent à chaque virage: désert de roche, terre, buissons,collines rocheuses...et beaucoup, beaucoup de poussière !
La jauge d'essence descend très vite. À 140km/h et chargés comme on est, on consomme beaucoup.
Direction Ais Ais: pour faire le plein d'essence et parce qu'il y a des sources d'eau chaude. Loin de ce que l'on voyait jusqu'à présent, il s'agit d'un camp où viennent se poser les Afrikaans pour profiter de la piscine. On ne reste pas, il n'y a pas grand chose à voir.
Nous faisons route vers le canyon et déjà, depuis la route, la vue est impressionnante.
Vus: des gazelles, un troupeau de zèbres qui galopent, des autruches et une quantité de gros insectes noirs sur la route. Ils ressemblent à des cafards avec de grandes pattes, beurk.
Ce midi ce sera pique-nique avec vue sur le canyon. Mais au loin nous apercevons un babouin. Il nous paraît énorme et se dirige dans notre direction. On remballe rapidement, il est encore à plus de 400m mais on le voit qui accélère le pas. On rentre dans la voiture et on se dirige vers le point de vue suivant.
Pendant ce temps, lui s'installe près des tables où nous nous trouvions. Nous vons bien fait de deguerpir.
A 15h30 nous avons terminé la visite du canyon et décidons donc de continuer la route pour nous mettre à la recherche d’un camping. Nous arrivons sur un terrain de camping abandonné avec vue sur un barrage et un lac aumilieu duquel se trouve de petites îles. L'endroit est splendide et nous décidons d'y camper. Nous prenos quelques photos puis nous partons à la recherche de bois sec pour préparer un barbecue.
Flo réussit à allumer un feu à partir de trois fois rien et nous fabrique meme es assiettes ainsi que des plaques en pierre sur lesquelles faire cuire la nourriture. On se sent comme de vrais aventuriers.
Un gardien se dirige vers nous. Il nous dit qu'il est interdit de camper ici normalement. Il nous demande 100 dollars namibiens - heureusement et non US contrairement à ce que je pense dans un premiertemps - pour nous autoriser à y passer la nuit.
On réalise alors qu'il vit dans la petite maison à côté de laquelle nous sommes tous allés près des fenêtres tour à tour pour faire nos besoins!
Préparation du repas: poulet grillé, au menu "one pot pasta". Meilleur repas, meilleure soirée, coucher de soleil de dingue...puis la voie lactée comme au cinema! Tout ce que j'imaginais de notre aventure en Namibie réuni en une soirée.
Jour 4: Kolmanskop, la ville fantome
Je suis levée avant tout le monde car j'ai besoin d'aller aux toilettes. Malheureusement pour les autres le réveil va être brutal puisque sans le vouloir je déclenche l'alarme de la voiture. Oups....
Nous partons visiter Kolmanskop : la ville fantôme ! située à la sortie de Luderitz.
Mais avant, Simon veut aller faire voler son drone là où nous avons vu les flamants rose la veille. Nous apercevons une otarie à quelques mètres du bord qui s'amuse avec le poisson qu'elle vient d'attraper. Encore une scène que je ne voyais jusqu'à présent que dans les documentaires animaliers. Cette fois cela se passe à quelques mètres de nous et c'est tellement de bonheur de pouvoir le vivre en vrai!
Avant de sortir de la ville, nous voyons un match de foot. J'insiste pourqu'on s'approche. Je descends de la voiture et en parlant avec les policiers qui attendent sur le côté, nous apprenons qu'il s'agit d'un match qui oppose des prisonniers du centre correctionnel situé juste derrière nous. Flo se fait d'ailleurs gentiment raccompagner lorsqu'il s'approche des spectateurs qui sont eux aussi des détenus.
Arrivés à la ville fantôme : Kolmanskop est une ancienne ville minière qui a perdu ses habitants lorsque l'exploitation des mines de diamants a cessé. Elle est maintenant ensevelie sous des tonnes de sable.
Quelques infos surprenantes:
. plus de 52 millions de carats ont été découverts en l'espace de sept ans dans ces mines,
. un mineur devait travailler au minimum 54h/semaine, sans compter les temps de trajet domicile - travail. Au bout d'un an de service, il avait droit à 5 jours de repos par an.
Sur la route, les beaux paysages se succèdent et nous voyons toujours autant d'animaux. Nous apercevons des oryx puis d'autres quelques mètres plus loin encore mais beaucoup moins vivants. Une montagne de carcasses se trouve sur le bord de la route. On peut voir tous les os et certains ont encore des poils. Nous découvrons même que les cornes sont en fait une partie solide qui recouvre un os de la même forme.
Nous faisons stop à Betta camp: l'accueil est chaleureux. Les dames qui s'y trouvent nous font même des blagues. L'une d'elles fait croire à Marion qu'elle mange du chien. Gros éclats de rire!
Puis un autre superbe coucher de soleil pour terminer cette journée mémorable.
Jour 5: direction Sosuvlei
Sosuvlei, c'est LE point touristique de Namibie. Tous les touristes qu'on s'étonnait de ne pas voir sur les routes jusqu'à présent, se sont donnés rendez-vous ici. Les campings sont bondés. On nous propose de prendre un emplacement qui n'en est pas un: à côté de la station essence.
Première visite, celle du canyon. Rien d'exceptionnel, nous faisons une rapide visite à pied pour l'observer de l'intérieur et admirer les formations rocheuses. Puis nous filons vers Deadvlei. La route est magnifique : des dunes de sable rouge! Exactement l'idée que j'avais de la Namibie. Du sable partout.
Le soir nous regardons le match Angleterre - Croatie dans le restaurant du camp. Et comme il ne faut pas oublier que nous sommes en Afrique, une coupure de courant vient interrompre la diffusion. Ça me rappelle ma dernière soirée au Malawi! Mais finalement la coupure est brève et le match peut reprendre rapidement. De toute façon nous ne le regardons pas jusqu'à la fin et préférons aller nous coucher.
Jour 6: Walvis Bay
Avant Walvis Bay, nous faisons un bref stop à Solitaire. Il y a plein d'épaves de voitures anciennes. C'est stylé mais il y a aussi tous les touristes de Sosuvlei. Pas vraiment d'intérêt de s'y attarder, nous remettons de l'essence et nousrepartons!
Walvis Bay est la première grande ville de notre trip. Nous prenons un rapide lunch au bord de la route puis nous nous rendons à l'Office du tourisme pour connaître les activités à faire dans le coin. Nous réservons un tour pour Sandwich Bay. Il s'agit du seul lieu dans le monde où l'on peut voir le désert rencontrer l'océan. Après avoir réservé notre camping, nous partons faire un tour au bout de la baie voir les marais salants et la plage. En chemin, nous voyons des centaines de flamants rose. Magnifique! Nous avions déjà remarqué à Luderitz qu'ils n'étaient pas tous rose, certains sont plutôt blancs/gris. En fait, il s'agit de deux espèces différentes. Les roses sont carnivores et se nourrissent de petites crevettes, les autres sont végétariens et mangent de petites algues. Ils passent environ 12h par jour à manger.
Les marais salants sont tout rose par endroits. C'est trop beau!
Nous arrivons en 4x4 jusque sur la plage. Simon fait voler son drône pendant qu'on se promène aubord de l'eau où nous voyons des otaries s'amuserdans les vagues. Sur la plage, Marion déterre un cadavre de...otarie! Beurk!
Retour au campsite. Il fait froid, nous profitons donc de la salle commune à disposition, et que personne n'utilise a priori, pour préparer notre dîner et manger au chaud avant de rejoindre nos tentes.
Jour 7: vendredi 13!
Aujourd'hui, rien de spécial de prévu. D'autant plus que le temps ne se prête pas à faire quoique ce soit en extérieur. La veille, sur la route, nous avons reçu un caillou qui a fait un bel éclat sur notre pare-brise. Première mission de la journée, trouver le garage qui pourra s'occuper de réparer ça. Malheureusement, on nous dit que l'éclat est déjà trop gros. On croise les doigts pour qu'il ne s'agrandisse pas au cours du voyage. Deuxièmement, direction le supermarché pour remplir notre frigo. Nous traînons un peu et profitons de la bonne connexion Wi-Fi avant de remplir notre troisième mission: récupérer Sarah (ma copine américaine rencontrée au Cap) à l'aéroport!
Après manger, nous allons boire un verre dans un bar sur le Waterfront, au chaud et au calme pour pouvoir jouer aux cartes. Nous laissons Flo pratiquer son anglais en l'incitant à passer sa commande:
"- What is your cock of the day?" (au lieu de "cake")
Fou rire général. Fou rire de la serveuse également.
Sur le parking, les car-keeper nous accoste pour nous vendre des portes-clefs fabriqués à partir de noix de fruits de palmiers qu'ils taillent avec une précision incroyable. On discute, on plaisante un long moment. Je leur passe une musique sudaf sur mon portable et ils se mettent à danser.
Retour au camp. Sur le chemin, on réalise que nous ne trouvons plus le double des clefs du 4x4. Nous passons tout le reste de la soirée à scruter les moindres recoins de notre emplacement, de notre voiture et de tous les lieux par lesquels nous sommes passés après avoir mangé et donc susceptibles d'y avoir laissé les clefs. Simon et Marion retournent même au restaurant pour s'assurer qu'elles n'y sont pas. On commence à se faire une raison lorsqu'au moment de retournerà la tente (vers 00h), nous les retrouvons posées dans le vide poche de la voiture. Hurlements de joie de la part de Marion qui imaginait déjà devoir payer 500€ pour le remplacement des clefs. Ce vendredi 13 se termine plutôt bien finalement.
Jour 8: excursion à Sandwich Bay
La nuit a été courte car très fraîche une fois encore et également car notre guide doit venir nous chercher pour 8h30, direction Sandwich Bay.
Le sable est parfois rouge à certains endroits à cause du granite. Ces dunes de sable blanc paraissent infinies. Le paysage est splendide. Raid en 4x4 dans les dunes et Peter, notre guide, nous donne pas mal de sensations. Les pentes sont souvent impressionnantes. Arrivés en haut des dunes, la vue sur Sandwich harbour est magnifique. Une otarie s'amuse dans le lagon et des pélicans sont posés sur le bord. Nous faisons plusieurs stops photos puis prenons le lunch. Le guide d'un autre groupe nous présente la tige d'une plante avec des fleurs vertes qui pousse dans le désert (la nara) et qui contient de l'eau. "Si vous êtes coincés dans le désert, prenez un morceau de tige et mâchez très vite". Ce que nous faisons... POUAAAH! Le goût est infecte. Bonne blague du guide qui se marre.
Fin de la pause, nous nous rapprochons du niveau de la mer. Peter nous explique qu'il faut faire très attention car selon le type de sable il n'est pas possible de rouler en 4x4. En effet, celui-ci forme une croûte très fine qui se casse et sous laquelle se trouve l'eau et donc le risque d'être aspirés avec son véhicule. Il propose de nous en faire la démonstration. Nous restons sceptiques.
En ronde, le guide nous demande de sauter à pieds joints puis de tourner en continuant toujours à sauter. Effectivement, l'eau apparaît et il est possible de s'enfoncer jusqu'aux genoux. Plusieurs en font l'expérience et s'amuse à se balancer d'avant en arrière. Nous nous rinçons dans l'eau glacée de la mer et c'est l'heure de retourner au camp. Grignotage rapide, dernières photos de flamants roses puis en route pour Swakopmund.
Nous nous installons sur notre emplacement qui ressemble à une petite maison avec jardin. On traine, un peu, beaucoup. Avec les miettes de notre sachet de rusks, je m'amuse à nourrir les oiseaux qui viennent par dizaines.. Il commence à faire froid donc j'enfile le manteau-duvet que m'a prêté Alvin, mon colocataire au Cap. Tandis que Sarah enfile la combinaison de ski bleu clair des années 80 que m'a aussi généreusement prêtée Alvin. Ce soir, le dîner est confectionné par Flo: poulet à la crème et aux champignons + pâtes. Huuum, encore un repas de chef! Marion et Simon sont fatigués mais Flo me dit que lui est toujours partant pour sortir. Et Sarah a l'air aussi plutôt motivée. Reste seulement à trouver un lieu car il n'y a pas l'air d'y avoir foule à Swakopmund... Pendant queSarah se change, nous allons à l'entrée pour avoir des conseils sur les lieux qui bougent. Le gardien nous conseille d'aller au Tiger Reef juste à coté du camp (et au passage de lui ramener une boisson!).
En revenant chercherSarah nous entendons de la musique. Teknomiles, j'adore!!! Il faut qu'on aille là. On embarque Sarah, on demande au gardien d'où vient la musique (j'enprofite pour lui offrir une bière), il nous dit que c'est probablement le"Desert Tavern" qui est juste à côté. On s'y rend à pieds, dans le froid mais perso je suis plutôt bien couverte car j'ai toujours sur moi ma grosse veste duvet (hipster style). Entrée à R50 car il y a une chanteuse live ce soir. Baaah et ma super musique africaine alors...?! On se pose en terrasse autour du gros feu. Ça réchauffe bien. L'endroit est sympa même si la population reste très blanche. Pas beaucoup de mixité, c'est dommage.
Sarah nous montre des photos d'elle plus jeune. La communication entre Flo et Sarah n'est toujours pas évidente mais ils arrivent à se comprendre, ou alors je traduis, et on rigole bien.
L'ambiance redescend. La musique est bof. On se pose au bar. Un groupe de gars, environ40-50 ans, avec des vestes FRANCE, entre dans le bar. Flo parle avec l'un d'eux : ce sont des coachs de rugby venus entraîner l'équipe universitaire de Swakopmund. A l'autre bout du bar, dans mon champ de vision, je vois qu'un gars n'arrête pas de regarder vers moi. Il finit par venir et se présenter à Flo. Il s'appelle Shaun et est namibien. Sosie de Dante Thomas (Miss California) et Billy Crawford, il est sympa. Pendant qu'il parle avec Sarah, un ami à lui vient à son tour. Il parle aussi à Flo, lui fait des compliments, lui dit qu'il a un bon sourire, qu'il a l'air franc etc...le mec est bien entamé, il fait souvent des monologues mais il est vraiment cool. Shaun nous propose de continuer la soirée ailleurs. Je lui dis qu'on n'a pas de voiture.
"- Pas de souci, mon pote (dont je ne me rappelle plus le nom, appelons donc le Bru) a sa voiture, on vous emmène!
- Ok mais comment on rentre?
- Pas de souci on vous ramène.
- D'accord mais ce n'est pas luiqui va conduire.
Bru me kiffe bien, il est cool, me fait plein de compliments et me laisse les clefs de sa voiture pour que je la conduise lorsque je lui demande.
C'est parti, musique à fond, il me fait totalement confiance. On s'arrête à la station essence pour qu'ils achètent des clopes. Les deux partent même en nous laissant, Sarah, Flo et moi-même, dans la voiture avec les clefs! Inouï. Les mecs ne sont vraiment pas méfiants.
On roule environ une dizaine de minutes. Bru n'arrête pas de me dire à quel point je suis fabuleuse, de me toucher les cheveux, ce qui fait bien rire Flo et Sarah à l'arrière, et de m'indiquer les changements de direction au dernier moment. Je me mange un trottoir et je cale une fois. Difficile de se concentrer dans ces conditions. On arrive chez Shaun. Sarah commence à douter. "Are you sure you wanna do this?" me demande-t-elle avant d'entrer. Of course!!
Les deux se roulent un pet, fument et nous font un monologue.
On fait un rapide tour du propriétaire et on remarque que pour aller dans la salle de bain, il faut ouvrir une porte de l'armoire et y entrer. Original.
Au bout de 20 min, on reprend la route et moi le volant pour aller jusqu'à la boîte. On ne savait pas trop à quoi s'attendre mais finalement le lieu correspond à tout ce quej'aime: bonne musique et population mélangée. Ça va être trop cool. Aucun de nous n'a de cash pour payer l'entrée et ils n'acceptent pas la carte. Heureusement, nos amis sont toujours aussi gentils et ils nous payent l'entrée. On propose de leur payer un verre au bar mais ils refusent. L'ambiance est trop bonne, j'adore!!! Je m'éclate! Je n'ai jamais été aussi mal habillée,coiffée et surtout pas maquillée pour sortir en boîte. Mais tout le monde s'en fout et c'est tellement kiffant. Flo s'étonne même de pouvoir rentrer avec un pull de rando bleu électrique..
Pendant que l'on dansait nous avons perdu nos amis de vue. C'est alors qu'un allmand, sosie de Rémi dans Ratatouille vient nous parler. Il est un peu pété mais trop marrant dans son genre. Il me parle de la coupe du Monde, me dit qu'il va supporter la Croatie lors de la finale face à la France.
e place dans la conversation qu'on n'a pas de moyen pour rentrer. Il me répond qu'il a une voiture. La musique ralentit un peu puis s'arrête. 2h du mat la soirée est finie. L'ami de Ratatouille m'explique que ce genre de soirées sont illégales car en Namibie c'est autorisé jusqu'à 22h. Shaun vient nous voir. Trop gentil, il vient s'assurer qu'on peut rentrer. Je lui explique que nous avons trouvé quelqu'un pour nous raccompagner. Et que s'ils veulent demain ils peuvent se joindre à nous pour regarder le match au Desert tavern.
Ratatouille et son ami nous raccompagnent. En chemin, on apprend que ce sont tous les deux des pilotes. Je leur propose aussi de venir voir le match avec nous.
Soirée tellement improbable. On a trop kiffé. Jamais on aurait imaginé passer une soirée pareille. C'était trop bon! On continue à discuter un petit moment avant d'aller se coucher. Sarah m'explique que dans la voiture, Shaun s'est confié à Flo sur sa récente rupture et le fait que pour la première fois depuis 6 mois il avait enfin eu envie de sortir faire la fête. Sauf que Flo n'a rien compris de tout ça. Il propose donc de convenir d'un code avec Sarah pour savoir quelle tête de circonstance faire lorsque quelqu'un lui parle anglais.
3h30: au lit, demain le réveil est prévu pour 7h30.
Jour 9: allez les bleus!
Jour de finale de Coupe du Monde. On part visiter Spitzkope: des montagnes à 2h de route de Swakopmund. Sur la route, on trouve un marché de pierres précieuses. Je m'achète un petit bracelet que je négocie R100 (en plus de quelques fruits) au lieu de R200. On voit également des petites constructions, genre de tipis et cahutes, fabriquées à partir de cannettes de soda. Et un peu plus loin, des toilettes à ciel ouvert... particulier !
Dernier stop pour aller voir la roche qui forme une arche. Trajet retour pour être à l'heure au bar et regarder le match. Nous croisons un homme arrêté sur le bord de la route car sa voiture est tombée en panne. Le type nous arrête et nous fait tout un baratin pour nous soutirer R150. Très gentils, Marion et Simon lui donnent R100. Plutôt que de dire merci, le gars continue son speech pour essayer d'avoir R50 de plus. Ça sent l'escroquerie à plein nez mais comment en être certains.
4-2: la France est championne du monde!
Après avoir regardé le match dans un bar où nous étions les seuls supporters français, nous mangeons dans un restaurant de fruits de mer. Un peu d'attente au bar puis on nous donne la meilleure table. Celle au-dessus de la mer. Canon!
Retour à pied jusqu'au camp dans le froid mais en sautant, dansant et chantant trop heureux de la victoire de la France et d'avoir pu y assister au milieu de nulle part.
Jour 10: des otaries et des himbas
Réveillés par l'alarme de voiture déclenchée par Sarah cette fois , nous partons faire quelques courses avant de reprendre la route. Car par la suite nous n'aurons plus de grande ville avant Windhoek, la capitale. On dit au revoir à Sarah et on la dépose à son Airbnb.
Direction Cape Cross pour voir une colonie d'otaries. Sur la route on photographie l'épave d'un vieux bateau. Arrivés à Cape Cross, il y a des dizaines de milliers d'otaries et l'odeur est insoutenable. Malgré tout, c'est trop mignon et drôle. Elles font plein de bruits bizarres. Flo essaye d'approcher un bébé qui lui éternue au visage .
On reprend la voiture et en chemin nous passons devant un stand de souvenirs tenu par...des himbas!!!. C'est ce que je tiens absolument à faire durant ce voyage: rencontrer les habitants de ces tribus reculées. Je saute de la voiture et me dirige vers le stand. Piège à touristes bien rodé : les femmes se jettent sur moi pour m'attacher des bracelets, des colliers... Bien sûr, c'est super joli donc ça donne envie d'en acheter plein. Obligée de négocier car les prix sont exorbitants. Et même R300 pour trois bracelets, cela reste toujours trop cher. Mais ça fait un joli souvenir et en plus de ça elles savent me faire chanter un peu plus en me disant que je pourrais faire autant de photos que je veux. Ok j'accepte. Au final, c'est cher, les vendeurs ne sont pas très sympas, ils font semblant de ne pas bien parler anglais - sauf quand il s'agit de discuter les prix - et ils ne donnent pas envie d'échanger avec eux. Déception. J'espère que j'aurai l'occasion de visiter une vraie tribu par la suite.
Comme depuis le début du séjour, nous prenons en photos les panneaux de signalisation qui annoncent des animaux. Cette fois ci, c'est celui indiquant la présence d'éléphants! Et OH un éléphant !!! Ah oui, sauf qu'il s'agit d'une statue en terre extrêmement bien réalisée. Gros ascenseur émotionnel. Sauf qu'à peine ai-je fini ma phrase que Simon repère un éléphant qui vient tout juste de traverser la route! Magique.
Nous posons nos affaires dans un camp près deTwyfelfontein. Joli mais très rustique. Et il y a des dizaines de mouches qui nous collent en permanence.
La nuit tombe, nous jouons aux cartes puis nous mangeons autour du feu mais la soirée risque d'être courte car les moustiques commencent à s'inviter ainsi que plein de petites bestioles indésirables. Un criquet me fait sauter de peur et donc effrayer tout le monde. Fin du repas. Nettoyage très sommaire et on se réfugie dans les tentes en essayant de faire en sorte de ne pas faire rentrer de moustiques. Sauf que cela ne suffira pas, il y a plein de petites ouvertures sur les côtés de la tente par lesquels ils peuvent passer. Et ça ne rate pas: au bout de seulement 10 min, nous voilà déjà en train de batailler avec.
Jour 11: sur les traces des Bushmen
Finalement la nuit a été bonne même si nous avons été réveillés, une fois encore, par une alarme de voiture. Et petite surprise matinale: une crevaison lente sur la roue arrière droite.
Le reste de la journée est riche culturellement :
. marche guidée pour voir des peintures rupestres, réalisées par les Bushmen, datant d'il y a 2000 à 6000 ans,
. observation à Organ pipe de formation basalte volcanique
. visite guidée de la Petrified forest où se trouvent des arbres fossilisés.
En route pour Kamanjab: cela devrait nous permettre de visiter un village himbas tout en nous rapprochant d'Etosha. Arrivés dans la ville, tous les habitants nous sourient, j'adore j'adore j'adore ! Et nous voyons au loin des gens jouer au foot. C'est certain j'irai les voir. Nous nous dirigeons vers le terrain et nous voyons qu'ils sont en fait en train de jouer au volley. Ça m'étonne car en Afrique ce n'est pas un sport très répandu. Mais tant mieux, on va certainement pouvoir participer!
Depuis le bord du terrain, nous regardons les enfants, de tous les âges, jouer. Certains jouent vraiment bien! Une première fois, le ballon passe près de Marion. Elle part le chercher et leur renvoie. La deuxième fois que la balle arrive vers nous, je l'attrape et la renvoie. Sur ce, un des jeunes vient me serrer la main puis se présente à nous. Il nous demande si on peut former une équipe ensemble et jouer ensuite. On n'attendait tous que ça donc on accepte avec grand plaisir! Une fois sur le terrain, on s'éclate, on gagne et c'est toujours bon enfant. Pendant ce temps,M arion sur le côté a commencé à nous prendre en photo puis elle se retrouve entourée d'enfants et prend des photos avec eux qu'elle leur montre par la suite.
À la fin du match, nous faisons nous aussi un selfie collectif. Les élèves doivent retourner à l'internat pour prendre leur repas. Ils nous demandent si nous serons là demain. On ne manquerait ça pour rien au monde.
Jour 12: it's my birthday!
Au programme : visite d'un village himba. Youhou! Maria sera notre guide. Première étape, l'école du village. En l'occurrence, une petite salle de classe sombre, éclairée seulement par un système de lumière très archaïque mais ingénieux: une bouteille d'eau plantée dans un trou du plafond et qui amplifie la lumière du soleil. La maîtresse enseigne - principalement en anglais - à une vingtaine d'élèves, âgés de 3 à 8 ans et tous orphelins. Le village que nous visitons est aussi un orphelinat.
La visite se poursuit par l'observation des tenues et coiffures des femmes himbas et leurs enfants ainsi que leur lieu de vie. Mon impression : un musée vivant. C'est assez désagréable d'observer ces gens comme des phénomènes de foire sans avoir de réelles interactions avec eux. Ils ne parlent pratiquement pas en anglais ou alors n'ont pas l'envie de parler. Il faut dire qu'ils doivent voir des cars de touristes à longueur de journée. Maria a le chrono en tête, pas de temps à perdre. Elle continue la visite.
Personnellement, je lâche un peu le fil pour poursuivre l'échange entamé avec des petits enfants. On se fait des guilis, on danse, on se sourie et petit à petit ils ne me lâchent plus. Ils sont trop mignons et ce sont toujours les moments que je préfère car eux sont sincères. Lunch dans notre nouveau camping suivi d'une promenade durant laquelle nous pouvons voir au loin des girafes. Bien sûr nous tentons de nous en approcher mais elles sont vraiment sauvages et restent toujours à distance de nous.
À 16h nous avions dit aux enfants rencontrés a veille que nous reviendrons les voir pour jouer de nouveau au volley avec eux. Nous sommes au rendez-vous. Nous jouons plusieurs sets. Les filles nous font des tresses dans les cheveux puis j'ai droit à des chants de leur part pour mon anniversaire ! Trop beau!
Nous marchons jusqu'à la voiture en compagnie d'un de nos partenaires de volley: Romance. En parlant un petit peu avec lui, il m'explique qu'il n'est pas très sportif mais plutôt intellectuel. Plus tard, il aimerait étudier l'astrophysique. Il a pour idée de concevoir un vêtement qui s'adapterait à la température et permettrait d'avoir chaud quand il fait froid et inversement. Il aimerait aussi envoyer un satellite dans l'espace pour nous envoyer des messages.
Marion, Simon et Florian ont décidé de m'inviter au restaurant pour mon anniversaire. Quel meilleur anniversaire que celui entre amis à l'étranger ?!
Jour 13: Etosha National Park
Lever aux aurores pour la première fois: départ pour Etosha avec un lever de soleil incroyable. Sur la route, nous croisons déjà quelques animaux: un phacochère et des girafes au bord de la route, qui cette fois ne sont pas farouches. Arrivés à Etosha, nous nous garons à l'entrée pour aller payer mais les bureaux sont vides.Nous reprenons la voiture pensant qu'il y aura une barrière plus loin comme c'est le cas au Kruger. Mais au bout de quelques minutes nous comprenons que nous avons fraudé l'entrée! Nous continuons malgré tout et roulons bien 30 min au moins avant de voir surgir de la route et sortant de nulle part, un garde qui nous demande de nous arrêter. Oui nous sommes bien les personnes qui n'avons pas payé l'entrée! Oups... Retour à la case départ. Plutôt énervés car les personnes qui nous font payer sont les mêmes personnes qui nous ont vu chercher puis partir et ne nous ont rien dit.
Allez on repart et on voit: beaucoup d'antilopes, de zèbres, d'oiseaux de toutes sortes, un ratel...puis plus rien pendant un très long moment. D'autant plus que nous roulons plusieurs minutes sur une route horrible. La voiture fait un vacarme infernal à cause des secousses et nous, à l'intérieur, on ressent toutes les vibrations. Vivement la pause ! Pause repas plutôt brève puis on repart. Revigorés mais sans vraiment d'espoir pour ma part :"Si on pouvait voir un lion..." À croire qu'il suffit de demander ! J'en aperçois un dans les fourrés. Il part se coucher plusieurs mètres plus loin sous un arbre. Pour la 3eme fois, je formule un souhait et il s'exauce presque instantanément. Cette fois-ci pour des éléphants. Un point d'eau avec une multitude d'animaux: éléphants, girafes, zèbres, gnous.... Nous terminons la journée en observant trois lions endormis puis en croisant un rhino dans les buissons. Pris par le temps pour atteindre notre camp, nous ne pouvons malheureusement pas passer autant de temps que nous le souhaiterions mais ce n'est pas grave. Nous nous sentons déjà bien assez chanceux d'avoir pu voir tout ça. Dwe plus que demain, une autre journée safari nous attend!
Jour 14: toujours en safari
Pas de temps à perdre. Nous sommes prêts dès l'ouverture des portes. Après quelques heures de recherches infructueuses, notre premier moment mémorable de la journée. Une rencontre avec trois éléphants à portée de bras. On pourrait presque les toucher. Instant magique même si subsiste toujours dans un coin de la tête cette petite appréhension quand au fait qu'il s'agisse d'un animal sauvage. On ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Toujours des antilopes, des gnous, des girafes et beaucoup de zèbres. Certains forment même des barrages sur la route et n'ont aucunement peur de notre voiture. Second instant inoubliable de cette matinée: un rhinocéros blanc. Nous l'avons vu au loin, nous avons donc éteint notre moteur et le voilà qui se dirige vers notre voiture. Il es tmagnifique et sa corne est gigantesque. Il s'approche de plus en plus, passe derrière notre voiture, lève une patte. On pense qu'il va charger donc nous redémarrons. Le pauvre sursaute et fait demi-tour. Finalement, il a eu encore plus peur que nous. Le reste de la journée n'a rien d'excitant. Des heures à rouler pour voir de beaux oiseaux, d'élégants kudus et encore plus de zèbres et girafes. Je tiens à pousser le safari jusqu'à la dernière minute quitte à être en retard au camp. Ce qui nous permet de voir un deuxième rhino blanc, des girafes qui traversent devant nos roues et un incroyable coucher de soleil. Mais malheureusement pas de fauves pour aujourd'hui. J'y croyais pourtant tellement fort.
Jour 15: la surprise du jour
Réveillée en pleine nuit: quelqu'un est en train de fouiller dans les affaires que nous avons laissées à l'extérieur près de la voiture. Quelque chose plutôt que quelqu'un. Il doit s'agir d'un animal qui vient farfouiller dans le camp. J'entends également Marion et Simon qui se réveillent dans la tente d'à coté et cherchent à savoir ce que c'est. Flo par contre est imperturbable! Trop envie de savoir. Malgré le froid, je mets donc mes lentilles, sors la tête de la tente et commence à guetter. J'ai du mal à voir quoi que ce soit. La seule chose que je distingue au bout de 10min de guet, c'est l'ombre d'un animal assez bas et petit: peut être un chacal, un ratel ou une mangouste....
Nous devons passer la porte du parc avant 8h53 (notre heure d'arrivée officielle le premier jour) si l'on ne veut pas payer le prix d'une journée de safari pour rien. Nous roulons donc assez vite mais cela ne nous empêche pas de voir encore plein de choses incroyables : un black rhino, un éléphant, une hyène... et "C'est sûr qu'on va tout voir en l'espace de 2h!" Une fois de plus mes paroles sont prémonitoires et c'est tant mieux. Des lionnes traversent la route, la gueule ensenglantée, deux lionceaux marchent à côté et au loin un lion les suit. Et encore un autre un peu plus jeune. Tous passent devant la voiture. Le lion prend même le temps de poser devant nous, serein, aucunement gêné par les voitures qui s'accumulent. Ils viennent de terminer leur repas et partent se poser sous un arbre. Magique! On est comme des fous et, pendant un moment, j'ai du mal à redescendre de mon petit nuage.
Sortis du parc, nous prenons notre lunch à Waterberg Nature Reserve. Puis 20 min de randonnée pour atteindre le plateau. D'en haut la vue est vraiment belle.
Ce soir, nous dormons à la ferme. Le camp est en fait placé dans le jardin d'un couple d'agriculteurs. Il y a donc à côté des vaches, un cheval, un chien, un chat. Il fait très froid donc nous ne nous attardons pas dehors.
Jour 16: Windhoek
Nous avons connu notre nuit la plus froide jusqu'à présent. Nous prenons un peu le soleil avant de repartir sur la route direction Windhoek. Nous nous rapprochons de l'aéroport car le lendemain il faudra y déposer Flo.
Arrêt souvenirs et lunch dans le centre de Windhoek.. Nous trouvons un camping qui est complet mais on nous propose une option intéressante: garer notre 4x4 à côté d'un lodge et profiter de la salle de bain et de la cuisine commune située juste à côté. Parfait pour nous, d'autant plus qu'il prévoit une nuit encore plus froide que la veille Nous sommes à 1800m d'altitude contre 1200 vers Waterberg. Nous envisageons donc, pour la première fois, de ne pas dormir dans la tente et de transférer matelas et sacs de couchage dans la salle commune où nous préparons un feu.
Jour 17: bye bye Flo
Finalement, cette nuit a été la plus froide de toutes et nous sommes donc tous très reconnaissants d'avoir pu dormir ailleurs que dans la tente.
Ça y est c'est déjà la fin de l'aventure pour Flo que nous déposons à l'aéroport de Windhoek. Mais nous ne nous attardons pas pour les au revoir car 7h de route nous attendent Marion,Simon et moi-même. C'est moi qui suis au volant. Speed limit 120km/h. Mais j'ai l'impression de me traîner donc j'appuie un peu sur la pédale.. Et ça ne rate pas, au bout d'environ deux heures de route, je vois un homme se mettre sur la route. Mais qu'est ce qu'il trafique celui là ? Pourquoi il ne s'enlève pas...?! Ah un uniforme... Obligée de m'arrêter. L'agent derrière la caméra me demande de venir le voir. J'y vais avec ungrand sourire:
"- Morning!
- Good morning! How are you?" Il a l'air sévère derrière ses lunettes mais je vois que j'arrive à le faire sourire.
- You're driving too fast.
- Yeah I know, I'm sorry!"
Il me montre la caméra : 140km/h affiché (officiellement)
"- You're gonna have a fine. Where are you going?
- To the frontier. At Mata Mata
- When will you come back?
- I don't know... I don't come back. I mean I would love to come back one day but for now I'm going back to Cape Town."
Il me demande d'aller voir son collègue assis un peu plus loin et qui est en train de remplir l'amende. Baaah au pire je paye. R200 ou R300 Je ne suis plus à ça près !
Le second agent me repose les mêmes questions que le premier puis finit par me montrer le montant de l'amende : R1750 (environ une centaine d'euros). Ah oui c'est pas pareil!!!
"- So what we do?
- I don't know I don't wanna pay that amount!
- But it's registered in the camera now. You'll have to go to the next police station to pay your fine. Do you have an idea on how to deal with this?
- Euh... I can ask my friend to drive. I can promess you to don't drive fast anymore..."
Il me demande ensuite de voir mon permis. Il est sympa et lui aussi me sourit. Et finit par me dire:
"- I'm very thirsty...
- Ah ok, no problem we have everything you want! Beer?
- Nope or I'll have to go to the police station with you."
Et voilà donc qu'au bout de 10min d'échanges, il me pose des questions persos puis me laisse partir contre un paquet de chips et une tablette de chocolat à défaut de boissons.
Arrivés au camping dans l'après midi, nous rencontrons un couple de parisiens d'une cinquantaine d'années. En discutant avec eux, il nous disent que nous sommes les deuxièmes français qu'ils rencontrent durant leur séjour qui vivent en Afrique du Sud. En creusant un peu, on obtient un peu plus de détails sur la famille en question: les enfants sont jumeaux ? Oui. Des garçons? Oui. Cheveux mi-longs ? Oui. OMG! Plus de doute, il s'agit des élèves infectes que Marion a eu cette année et qui lui ont fait vivre un enfer. Elle savait qu'ils devaient venir enNamibie à cette période eux aussi ! Pourvu qu'on ne les croise pas... Les parisiens sont des passionnés d'astronomie. Ils nous invitent à observer les planètes dans leur télescope (énorme appareil fabriqué maison par le mari et dont l'un des miroirs pèse à lui seul 11kg). Comme chaque soir, le ciel de Namibie est incroyable. Mais ça l'est encore plus lorsqu'on l'observe en comprenant ce que l'on regarde. Moment enrichissant et beau à la fois.
Première nuit seule dans la tente. Je peux profiter du duvet de Flo.
Jour 18: Transfontier safari park
Aujourd'hui, nous avons prévu de rejoindre l'Afrique du Sud en traversant le parc qui est également transfrontalier à la Namibie et au Botswana. Nous arrivons à l'ouverture de la porte et expliquons à la garde frontière que nous souhaitons seulement le visiter pour la journée puis sortir par la porte Sud. "Non, ce n'est pas possible. Il faut passer deux nuits minimum dans le parc." Sachant que tout est full, on est un peu embêtés. Et la garde frontière ne nous facilite pas la tâche. Au passage, on lui demande ce qui la fait sourire. Encore une fois à l'entrée d'un parc, on tombe sur une personne antipathique. Next!
Notre option: descendre jusqu'à la frontière puis rentrer par le parc depuis l'Afrique du Sud. Heureusement, à la frontière les gardes sont plus sympas! L'un d'eux me propose même de m'accueillir le jour où je souhaiterais revenir en Namibie. Et un autre s'exerce au français:
"- Awat!
- Pardon?! Aaah "au revoir!""
Arrivés à 14h30 dans le parc, je formule le vœu de voir des guépards car je n'en ai encore jamais vus. À croire qu'il suffit de demander ! Une mère et deux jeunes guépards à quelques mètres de nous. Nous passons donc le reste de l'après-midi à les observer avant de rentrer au camp.
Jour 19: les secrets des gangs sudafs
Échec: le mot qui résume cette seconde 1/2 journée de safari... À croire que tous les animaux ont été évacués du parc! Nous n'avons absolument rien vu en 5h. Exceptés les guépards déjà vus la veille. Déception !
Nous faisons route vers Augrabies que nous visiterons le lendemain et faisons étape pour la nuit dans un camp à proximité.
Le lieu est très mignon, il y a même un plan d'eau pour apprendre le ski nautique. Le fils du propriétaire est en fait professionnel de la discipline. Ça nous l'apprenons grace à Braayden et Werner, deux sudafs qui logent là eux aussi pour quelques jours. Ils sont représentants pour une marque de fruits et viennent régulièrement dans le coin pour le travail. Nous les avons rencontrés alors que nous étions allés nous installer à la terrasse du bar/restaurant pour jouer aux cartes et avions finalement décidé de ne pas cuisiner ce soir là pour plutôt manger les pizzas proposées par le resto. Werner, qui était assis pas loin, s'est alors proposé de nous expliquer le concept et nous montrer comment préparer sa propre pizza.
Nous avons poursuivi la conversation lors du repas puis Braayden s'est joint à nous et ce fut le début d'une soirée encore une fois très sympa, drôle mais aussi particulièrement instructive
Wermer et Braayden sont complètement différents, ce qui en fait un duo assez comique à la Laurel et Hardy.
Wermer est un boer, très gentil, qui a l'air maladroit et timide. Il a 50 ans, une fille de 15 ans, une femme et deux chiennes. "Only women around me!" Braayden est un coloured de 33 ans. Son prénom signifie "celui qui s'occupe du braaï" en afrikaans. Ancien guide touristique, très bavard et cultivé. Il a l'air d'avoir déjà eu plusieurs vies. Plus jeune, il mettait des chaussures Buffalos et il a toujours un piercing à la langue.
Plus tard dans la soirée, après plusieurs shots de tequila au piment, il nous parle du fonctionnement des gangs au Cap.
Il y a plusieurs grades au sein d'un gang. Ceux qui commettent des petits larcins dans la rue, ceux qui volent des voitures ou s'attaquent aux propriétés, ceux qui vendent de la drogue, ceux qui tuent sur commande... Son cousin, dont on ne soupçonnerait pas en le voyant tellement il a l'air innocent avec ses tâches de rousseur sur le visage d'après Braayden, est un tueur en série Il nous montre des photos de lui où on le voit poser en faisant souvent un signe avec ses doigts qui est celui des 28 (gang de CT) et sur une autre il porte uns weat avec un drapeau britannique sur le devant qui en est aussi un symbole.
Note à moi même: au Cap se méfier des pulls avec drapeaux anglais dessus!
Wermer et Braayden sont complètement différents, ce qui en fait un duo assez comique à la Laurel et Hardy.
Wermer est un boer, très gentil, qui a l'air maladroit et timide. Il a 50 ans, une fille de 15 ans, une femme et deux chiennes. "Only women around me!" Braayden est un coloured de 33 ans. Son prénom signifie "celui qui s'occupe du braaï" en afrikaans. Ancien guide touristique, très bavard et cultivé. Il a l'air d'avoir déjà eu plusieurs vies. Plus jeune, il mettait des chaussures Buffalos et il a toujours un piercing à la langue.
Plus tard dans la soirée, après plusieurs shots de tequila au piment, il nous parle du fonctionnement des gangs au Cap.
Il y a plusieurs grades au sein d'un gang. Ceux qui commettent des petits larcins dans la rue, ceux qui volent des voitures ou s'attaquent aux propriétés, ceux qui vendent de la drogue, ceux qui tuent sur commande... Son cousin, dont on ne soupçonnerait pas en le voyant tellement il a l'air innocent avec ses tâches de rousseur sur le visage d'après Braayden, est un tueur en série Il nous montre des photos de lui où on le voit poser en faisant souvent un signe avec ses doigts qui est celui des 28 (gang de CT) et sur une autre il porte uns weat avec un drapeau britannique sur le devant qui en est aussi un symbole.
Note à moi même: au Cap se méfier des pulls avec drapeaux anglais dessus!
Ce fameux cousin a deja fait de la prison pour vols mais il n'a jamais été arrêté pour les meurtres qu'il a commis.
À 28 ans, il a déjà quatre enfants qu'il ne voit jamais et a finalement décidé de se ranger le jour où il a trouvé l'amour.
Mais avant de pouvoir dire adieu au gang auquel il est redevable, il a dû remplir une liste de services pour eux et donc éliminer une liste de personnes. Il y a quelques années, une nuit alors qu'il était à une station service près de Mitchell's plain, il s'est fait attaquer au sabre. Il était dans sa voiture lorsque deux hommes sont arrivés à sa hauteur. L'un d'eux lui a montré un gun puis par derrière ils lui ont planté un grand coup de sabre dans le dos, qui a traversé son poumon et est ressorti devant. Il s'est alors vidé de son sang pendant que les gars le dépouillaient jusqu'à lui prendre ses chaussures. Une fois à l'hôpital, les médecins ont tenté en vain de comprendre comment la lame l'a transpercé sans perforer le cœur. Si cela avait été le cas, il serait mort en moins de 2 min. Lui parle d'un miracle, les médecins eux n'ont pas trouvé de réponse scientifique.
Parmi des récits sur l'histoire de l'Afrique et quelques débats politiques entre Afrikaans et coloured auxquels il est difficile de participer, Braayden nous explique pourquoi certains coloured n'ont pas leurs deux dents de devant. Les gens pensent souvent à tort qu'il s'agit d'un détail fashion et un moyen de mettre des dents en or à la place. En fait, cela remonte à l'époque où les boer avaient des esclaves noirs à la maison. Souvent, les propriétaires violaient leurs servantes (c'est d'ailleurs ainsi que sont apparus les premiers coloured), ces dernières s'arrachaient donc les dents de devant et se faisaient deux cicatrices sous les yeux afin de se rendre repoussantes aux yeux des patrons.
Sans même qu'on émette aucune complainte, nos deux acolytes nous proposent de nous laisser l'une de leur chambre pour la nuit et ainsi nous éviter de dormir dans le froid. Trop gentils! Nous voilà donc installés, tout confort, bien au chaud pour notre avant-dernière nuit.
Jour 20: Augrabies National Park
Nous nous rapprochons progressivement de Cape Town. Nous allons à Augrabies National Park voir les chutes d'eau. Je ne m'attendais pas à ça, je pensais voir quelques petites cascades et finalement la puissance des chutes lorsqu'on arrive au point de vue est saisissante. Nous nous rapprochons progressivement de Cape Town, nous roulons plusieurs heures avant de faire étape vers Clanwilliam pour la nuit. C'est notre dernière soirée. Demain nous irons déposer notre 4x4 et ce sera la fin de notre aventure. Ce soir c'est donc l'heure des bilans. Meilleurs moments? Les rencontres les plus touchantes? Pourquoi la Namibie est un pays unique?...
Et si je devais résumer l'aventure en un mot: PARFAITE !
Jour 21: retour à la vie sudaf
Nous avons connu la nuit la plus venteuse de toutes...j'ai cru m'envoler avec ma tente.
Branle bas de combat: il faut tout remettre en ordre pour ramener la voiture à Jacques. 7700km au compteur !!